Valoriser pour mieux céder une entreprise de Services d’Aide et d’Assistance à Domicile (SAAD)
Diriger une entreprise de services à la personne est une aventure humaine sous bien des aspects : clients, familles, ou salariés. Autant de profils à accompagner au quotidien.
Il y a mille raisons d’envisager de céder son entreprise. Et il y a tout autant de manières de la vendre : tout dépend de vos objectifs. En effet, une entreprise n’est pas un appartement ou une maison : le prix ne se définit pas en fonction de mètres carrés (le chiffre d’affaires par exemple), le nombre d’acquéreurs potentiels est bien plus faible, et leurs interrogations seront bien plus nombreuses en raison du fait qu’une entreprise est un écosystème bien plus complexe qu’une simple maison.
Dans cet article, nous évoquerons les éléments clés de la vente d’une entreprise de services à la personne. En particulier dans le secteur de la dépendance. Apprenez comment bien vendre une entreprise de SAAD et optimiser sa valeur pour une cession réussie.
- L’activité de SAAD
- Constats et enjeux du secteur
- Les éléments clés de la valorisation d’une entreprise de services à la personne
L’activité de SAAD
Les entreprises de SAAD (Services d’Aide à Domicile) proposent à leurs clients des aides ménagères et des auxiliaires de vie, qui interviennent auprès des personnes âgées ayant besoin d’assistance ainsi que chez des personnes en situation de handicap ou atteintes de maladies chroniques. En tant que services du champ médico-social, elles relèvent du Code de l’Action Sociale et des Familles et sont de ce fait soumises à des contraintes réglementaires exigeantes.
Les professionnels des SAAD interviennent notamment pour :
- l’entretien du logement, les courses, le ménage, le repassage, etc.
- la réalisation des actes de la vie quotidienne hors actes médicaux : aide aux levers et couchers, toilette, repas, soins d’hygiène, assistance administrative, etc.
- prévenir la perte d’autonomie par le biais d’activités intellectuelles, sensorielles et motrices.
- contribuer au maintien de la vie sociale en accompagnant les personnes dans leurs déplacements.
Ce métier a pris une ampleur significative ces trente dernières années, suivant d’une part la tendance croissante des services à la personne, ainsi que la prise de conscience collective de la notion de dépendance. Et comme tout chef d’entreprise, les dirigeants d’entreprises de SAAD peuvent considérer l’option de céder leur entreprise pour se lancer dans de nouveaux projets !
Constats et enjeux du secteur
Les Services À la Personne (SAP) et, plus spécifiquement, les services d’Aide et d’Assistance à Domicile (SAAD), ont connu une expansion significative au cours des vingt dernières années grâce à des dispositifs sociaux et fiscaux incitatifs. Ces mesures ont été mises en place pour répondre à une demande croissante, liée à la forte natalité et au vieillissement de la population en France. Cependant, depuis 2010, cette croissance semble marquer le pas, entraînant une diminution des heures travaillées. Ce ralentissement soulève des questions sur la durabilité du modèle économique de ces services ainsi que sur la capacité de la demande à être solvabilisée dans un contexte de crise économique et de restrictions budgétaires.
La dépendance des individus et le revenu des ménages jouent un rôle crucial dans le recours aux SAP. Les aides sociales et fiscales accordées au secteur, qui s’élevaient à environ 8,8 milliards d’euros en 2022. Ainsi que les prestations des Conseils généraux pour le maintien à domicile via l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et la prestation de compensation du handicap (PCH). Le tout pour un total de près de 18 milliards d’euros en 2022, ont contribué à rendre ces services accessibles.
Le secteur des SAP est principalement constitué de relations d’emploi directes entre particuliers employeurs. En parallèle, des organismes prestataires avec différents modèles économiques existent. Cependant, la croissance des entreprises privées et le recul des acteurs de l’économie sociale et solidaire modifient ces équilibres.
Au-delà des questions de structuration de l’offre et de solvabilisation de la demande, la professionnalisation et la qualité de l’emploi dans ce secteur sont cruciales. Elles sont essentielles pour répondre aux besoins de recrutement des dix prochaines années et pour transformer les métiers des SAP en véritables opportunités de qualification et de carrières professionnelles.
Les éléments clés de la valorisation d’une entreprise de service à la personne
Lorsque l’on souhaite maximiser le prix de vente de son entreprise, il est indispensable de se poser les bonnes questions et de mettre en place les stratégies adéquates. Nous allons évoquer ici les principaux points pour céder une entreprise de services à la personne, optimiser la rentabilité de votre société de services d’aide et d’accompagnement à domicile, et réussir la cession de votre activité SAAD.
La rentabilité de l’entreprise sur les derniers exercices
Dans le cadre de l’acquisition de votre entreprise, l’acquéreur, quel qu’il soit, va devoir emprunter de l’argent auprès d’une banque ; et celle-ci va notamment regarder les derniers bilans. Ainsi, les axes d’optimisation pour obtenir le meilleur prix de votre entreprise résident dans les points suivants :
- Augmenter autant que possible votre EBE (Excédent Brut d’Exploitation)
- Clarifier et limiter les retraitements à faire
- Réaliser un dossier de présentation qui permettra au banquier de voir le potentiel de l’entreprise au-delà des chiffres du bilan.
L’autorisation pour l’activité d’aide et d’accompagnement à domicile
Elle est valable 15 ans sur un territoire déterminé. Elle est délivrée par le conseil départemental et/ou la communauté de communes en fonction des communes d’intervention et/ou du siège social. Elle permet à l’entreprise ou à l’association de proposer des activités en lien avec les personnes âgées, handicapées ou atteintes de maladies chroniques en mode prestataire. Comme l’agrément, elle est soumise à un cahier des charges bien précis.
Comme vous le savez, celle-ci est de plus en plus délicate à obtenir, voire parfois impossible dans certains départements qui n’en délivrent plus, ou au compte-goutte.
Pour cette raison, le fait d’avoir des autorisations sur des départements recherchés peut générer une valorisation complémentaire, même si le territoire en question n’est pas exploité à date.
La contractualisation et la tarification
Si la rentabilité est un point clé, son maintien dans les années à venir est un enjeu évident pour celui ou celle qui rachètera votre entreprise.
Ainsi, les conditions de vos contrats auront leur importance aux yeux des acquéreurs au moment de faire leur proposition : vos contrats permettent-ils de faire évoluer les conditions d’exploitation ? Vos tarifs sont-ils au-dessus ou en dessous de ce qui est globalement pratiqué ? etc.
Par exemple, une entreprise qui pratique des prix plus bas que la moyenne aura certes un « potentiel de croissance », mais en aucun cas l’acquéreur ne paiera pour cela. Par contre, si les tarifs ont été récemment augmentés, les acheteurs n’auront plus à « le faire eux-mêmes », et cela pourra être retraité sur les résultats passés pour améliorer la valorisation globale.
Les équipes
Pas de secret sur ce sujet, les ressources humaines sont un enjeu majeur pour le métier. Ainsi, une entreprise d’aide et d’assistance à domicile disposant de :
- Un encadrement solide, ne dépendant pas (trop) de la direction, permettra à des confrères d’envisager plus sereinement l’intégration à un groupe (de petite, moyenne ou grande taille). Il permettra par ailleurs à un repreneur individuel de se concentrer davantage sur le développement de l’entreprise.
- Une équipe relativement stable – le turnover reste une réalité dans ce métier, mais il peut être plus ou moins fort – permettra de rassurer l’acquéreur sur l’effort à fournir pour le renouvellement des équipes.
- Une équipe avec un peu d’ancienneté rassurera l’acquéreur sur le sérieux et l’autonomie des collaborateurs.
Comme disent beaucoup de nos clients, le plus difficile n’est pas de trouver de nouveaux contrats, mais de trouver les collaborateurs pour pouvoir les prendre en charge ! C’est donc un point d’attention majeur dans le cadre de la vente d’une entreprise de SAAD.
Attention aux erreurs communes
Vendre une entreprise, c’est un métier ! Même si beaucoup se sentent capables de gérer le sujet par eux-mêmes, il faut garder en tête son objectif : est-ce juste de « vendre son entreprise » (quel que soit le résultat) ou est-ce « d’optimiser les conditions (notamment financières) de la vente » ? Voici quelques-unes des erreurs communes à éviter lorsque l’on souhaite céder son entreprise :
Vu que je pars après la vente, il faut retraiter 100 % de mon salaire pour calculer l’EBE. Sauf réalité contraire, en tant que dirigeant, vous réalisez un certain nombre de tâches. Et il faudra bien quelqu’un pour les réaliser après votre départ. Ainsi, il faut retraiter votre rémunération, oui, mais aussi prendre en compte le coût du (ou des) salarié(s) qui vous remplacera(ont) sur ces tâches. D’autant qu’un dirigeant réalise en général bien plus qu’un ETP salarié… attention donc aux retraitements exagérés.
Le principe du Y’a qu’à / Faut qu’on : Il peut vous sembler évident que si certaines actions sont menées, de belles économies ou une augmentation du CA sont possibles, et vous souhaitez que votre acquéreur valorise ce potentiel. C’est légitime ! Mais il ne faut pas non plus se voiler la face : si vous avez décidé de ne pas le faire, l’acquéreur ne voudra pas vous payer pour. Exemple : « je n’ai pas augmenté mes tarifs depuis 4 ans, mais je ne veux pas le faire avant de partir, l’acquéreur fera ce qu’il veut ». Augmenter ses tarifs alors que l’on vient tout juste de reprendre une entreprise n’est pas un message très favorable pour se faire « accepter » par les clients. Si c’est à l’acquéreur de faire le travail, alors il ne paiera pas pour cela. Par contre, si vous les augmentez durant le processus de cession, il sera facile de montrer l’impact futur.
Les groupes ont plein d’argent, ils n’ont pas besoin d’emprunter, donc ils peuvent payer plus cher…
Oui… et non. Ou pas tout à fait.
Une citation d’un ancien client que j’aime beaucoup : « ce n’est pas en dépensant de l’argent qu’on devient riche ». C’est bien sûr discutable par bien des aspects, mais cela illustre bien un principe : on entend parler d’opérations extraordinaires justement parce qu’elles le sont. Les groupes n’ont pas vocation à payer au-dessus du marché, sauf s’ils ont un intérêt spécifique. Et effectivement, ils n’ont pas nécessairement besoin d’emprunter, ce qui est un gros atout pour réduire les risques en termes de financement, mais encore une fois cela ne signifie pas qu’ils signent des chèques sans regarder.
Vous vous en doutez, il y a bien d’autres axes d’optimisation du prix de cession d’une entreprise de SAAD ainsi que d’erreurs à ne pas faire, et c’est justement notre rôle d’accompagner nos clients de manière à ce qu’ils puissent se concentrer sur leur activité durant le processus de vente, tout en ayant toutes les informations au fur et à mesure de manière à prendre des décisions optimisées et en connaissance de cause.
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