Reprendre une entreprise : mode d’emploi
Vous envisagez de reprendre une entreprise ? Bravo, c’est une belle aventure en perspective ! Mais beaucoup d’entre vous se posent la question suivante : comment ça marche pour reprendre une entreprise ?
Il est vrai que le contexte se présente différemment si vous êtes déjà chef d’entreprise, et que vous cherchez à vous développer par croissance externe, développement horizontal ou verticale, ou si vous étiez jusque-là salarié et que vous décidez de prendre votre envol.
Voici les principales étapes décrivant comment reprendre une entreprise :
- Définir ses critères de recherche
- Aller sourcer des dossiers
- Rencontrer le(s) cédants
- Rédiger une lettre d’intention
- Réaliser un audit d’acquisition
- Signer le contrat de cession
Étape 1 : Définir vos critères de recherche pour reprendre une entreprise
Ça y est, vous êtes décidé, vous allez être votre propre patron !
Bien, maintenant parlons concrètement :
– Dans quel activité / secteur d’activité envisagez-vous de reprendre une entreprise ?
– Est-ce une activité que vous connaissez forcément ou plutôt peu importe l’activité, le gérant ayant uniquement une fonction de gestionnaire ?
– Quelle taille d’entreprise recherchez vous pour votre reprise ? En termes de CA ? De salariés ? D’autres aspects – par exemple nombre de couverts pour un restaurant, de chambres pour un hôtel… ?
– Recherchez-vous une entreprise qui tourne déjà bien, une entreprise à développer, une entreprise en difficulté ?
– Cherchez-vous à reprendre un fonds de commerce ou préférez vous racheter des parts sociales ?
– De combien de fonds disposez-vous pour reprendre une entreprise ?
– Disposez-vous des qualités Managériales, de Communication, de Gestion, … pour reprendre une entreprise ?
– Dans quelle zone pensez vous effectuer votre reprise de société ? Sur une ville ? Un département ? Une région ?
– etcetera !
Autant de questions auxquelles vous devez répondre pour entamer votre recherche pour reprendre une entreprise ou un fonds de commerce.
Une erreur que font souvent les repreneurs est de ne pas suffisamment approfondir ces premiers points, en se disant que, pour ne pas fermer la porte à une superbe opportunité à 500 km de chez eux, ils préfèrent « rester large » dans leur zone de recherche. Sauf que cette opportunité n’arrivera probablement pas, à moins d’avoir défini un secteur d’activité très précis. Si en plus vous « êtes ouvert » à plusieurs secteurs d’activité, même si intellectuellement votre position se comprend, dans la réalité cela vous desservira plus que cela ne vous aidera. Pour réussir dans votre recherche pour reprendre une entreprise, sachez faire la part des choses, et affiner vos critères. Retrouvez les 5 points clés pour réussir la reprise d’une entreprise sur la page dédiée de notre site.
Mais aussi, vous devrez « valider » ces réponses par rapport à votre réalité :
– Disposez-vous des compétences nécessaires pour gérer une affaire telle que celle que vous cherchez ? Si vous voulez gérer une TPE ou une petite PME dans le bâtiment, ou l’informatique (ou bien d’autres secteurs) et que vous n’y connaissez rien, mieux vaut que vous appreniez très très vite ET que vous soyez épaulé par des chefs d’équipes vraiment autonomes !
– Avez-vous la capacité de financer le rachat d’une entreprise ou l’achat d’un fonds de commerce à hauteur de vos ambitions ? Qui ne voudrait pas d’une entreprise qui fonctionne à merveille, qui présente une croissance à 2 chiffres sans discontinuer …. Et tout cela pour un prix de vente ridiculement bas ? Oui, mais cela n’arrivera pas. Donc renseignez vous sûr les valorisations moyennes dans votre secteur d’activité pour vous assurer que le budget dont vous disposez soit bien réaliste. Pour simuler le coût d’un prêt, le site Meuilleurstauxpro.com dispose d’un simulateur d’emprunt professionnel très bien fait.
Étape 2 : Recherche, analyse de dossiers et sélection de cibles pour reprendre une entreprise
Vous savez maintenant plus précisément ce que vous recherchez comme cible, il faut donc partir à la cueillette … et à la chasse !
La cueillette : autrement dit la recherche passive pour reprendre une entreprise. Il existe de nombreux sites internet où sont diffusées des annonces d’entreprises en vente, vous n’avez qu’à renseigner vos critères et choisir ! Certains sont gratuits, d’autres payants (pour disposer des contacts du vendeur), quoiqu’il en soit vous trouverez déjà l’essentiel des affaires en vente. Ce sont de bons outils pour reprendre une entreprise.
La chasse : autrement dit, la recherche active pour reprendre une entreprise. Vous aurez compris, là c’est un peu plus chronophage, il faut mettre de l’huile de coude ! Contacter les chefs d’entreprises dans le secteur souhaité, des intermédiaires en cession d’entreprise – fonds de commerce sur la zone géographique, activer son réseau … l’idée ici est d’anticiper sur le marché, trouver l’entreprise avant qu’elle ne soit « sur le marché ». C’est l’idéal lorsque l’on souhaite reprendre une entreprise !
Comme précisé dans d’autres articles, il est vraiment important de ne pas s’arrêter sur une seule opportunité, et de continuer ses recherches pour disposer, idéalement, de plusieurs dossiers intéressants. Non seulement pour pouvoir les comparer et les mettre en concurrence, mais aussi pour ne pas vous retrouver le bec dans l’eau si l’affaire sur laquelle vous étiez depuis 3 mois tombe à l’eau parce que le vendeur a changé d’avis …
Étape 3 : Rencontre avec le cédant – une étape clé pour bien reprendre une affaire
Dès qu’une des cibles rentre dans votre « short list », il va falloir aller rencontrer le cédant. Car comme indiqué dans l’article « Les 5 erreurs qui peuvent faire échouer le rachat d’une entreprise », beaucoup d’aspects de la reprise d’une entreprise ou d’un fonds de commerce passent par la relation humaine. Et bien évidemment cela vous permettra de rentrer dans le concret, de vous faire une idée plus précise de la cible, et de « prendre la température » quant à l’approche du cédant. C’est une étape importante pour reprendre une entreprise dans de bonnes conditions.
Enfin il faudra bien en arriver à en choisir une, et il est important de bien analyser – et/ou faire analyser par vos conseils – les dossiers des cibles sélectionnées, afin de ne pas passer à coté de quelque chose ! Car si tout est possible, à moins de disposer d’un budget considérable ou de la jouer de manière « peu catholique », vous ne pourrez signer plusieurs lettres d’intention en même temps. Il ne doit en rester qu’une !
Étape 4 : Le compromis de vente ou Lettre d’intention – officialiser sa volonté de reprendre une entreprise
Chacun a sa terminologie, mais les deux signifient la même chose : lorsque le cédant et vous êtes d’accord sur le prix et d’éventuelles autres conditions, vous signez ce compromis ou lettre d’intention, afin de mettre noir sur blanc les termes de votre accord. C’est la première étape pour officialiser votre souhait de reprendre une entreprise.
Mais attention : cela ne signifie pas que l’affaire est bouclée !
Deux points importants :
– cet accord est conditionné par l’obtention du prêt : donc si la banque dit non, le vendeur et vous même êtes désengagés. Attention si vous avez versé un « acompte », il peut être perdu selon les conditions négociées, car vous vous engagez à reprendre une entreprise et donc a étudié un minimum votre capacité d’emprunt.
– il est conditionné aussi par le bon déroulement de l’audit. Dans le cas contraire, vous pourrez demander la modification des termes de l’accord, ou y mettre fin.
Concrètement, cela veut dire que :
– Il est important d’avoir travaillé au préalable le dossier de financement dans votre projet de reprendre une entreprise. Même avec toutes les conditions optimales, les banques peuvent être … très lentes et décourageantes. C’est pourquoi il peut être pertinent de faire appel à un spécialiste du financement pour les professionnels.
– Assurez vous que l’audit est fait dans de bonnes conditions et n’hésitez pas à mettre la main à la pâte : en théorie vous connaissez le métier de la cible, ou allez l’apprendre, donc même si les chiffres ce n’est pas votre truc, il faut s’y mettre et tâcher de comprendre les tenants et aboutissants. L’objectif est d’aller plus loin que votre expert comptable et votre avocat, qui eux vont se cantonner aux aspects comptables et juridiques.
Ce document inclut généralement une date butoir pour « lever ces conditions suspensives », autrement dit pour avoir le prêt et finir l’audit (notamment). Attention à ne pas prévoir une date trop proche, car sinon vous devrez faire des documents supplémentaires pour reconduire cette période. Et souvent, ce qui prend le plus de temps lorsque l’on souhaite reprendre une entreprise ou un fonds de commerce, ce sont les banques !
Étape 5 : L’audit et la demande de prêt
Durant cette phase, vos conseils (expert-comptable et/ou avocat) vont demander à l’expert-comptable du cédant un certain nombre d’éléments, afin de vérifier que tout a bien été fait dans les règles, et bien sûr vérifier qu’il n’y ait pas d’anomalies pouvant vous porter préjudice par la suite, afin de reprendre une entreprise dans de bonnes conditions. Il s’agit pour eux de vérifier la comptabilité, le bon paiement des taxes et impôts, les risques potentiels au niveau social et fiscal, etc. Reprendre une entreprise avec un audit mené en bonne-et-due-forme est toujours bien plus rassurant que de se demander tous les jours si l’on ne va pas tomber sur un squelette dans le placard…
La demande de prêt est lancée en même temps, car il vous faut le compromis pour le mettre dans le dossier de demande de prêt. C’est là où il va falloir s’armer de patience !
L’acquisition d’une entreprise est un investissement significatif; sachez vous entourer le plus en amont possible
Etape 6 : Le contrat de cession de parts / fonds de commerce – la dernière étape pour reprendre une entreprise
Une fois que tout le monde est d’accord, que l’audit a été finalisé et que le prêt a été obtenu, il ne reste plus qu’à mettre par écrit tous les éléments de cet accord.
Si l’entreprise est vraiment petite, il est parfois possible de se passer d’avocats pour la rédaction du contrat visant à reprendre une entreprise. Mais c’est de plus en plus rare, car, légitimement, vous allez probablement vouloir vous prémunir contre toute mauvaise surprise une fois la cession effectuée. Cela fait partie des précautions à suivre lorsque l’on envisage de reprendre une entreprise.
Il est donc très probable que vous deviez faire appel à un avocat spécialisé en cession d’entreprises / fonds de commerce. Votre intermédiaire ne devrait avoir aucun mal à vous en conseiller un si vous n’en avez pas.
Les points clés :
– Si vous avez des exigences particulières, bien vérifier qu’elles ont été reprises dans le contrat.
– La garantie de passif (cession de parts) : à travers cette garantie, vous vous couvrez en cas de mauvaise surprise, notamment en cas de contrôle fiscal ou social, qui dépendrai de la période où le vendeur était gérant. Un incontournable pour reprendre une entreprise dans de bonnes conditions.
– Les conditions de complément de prix, d’Earn-out ou de Crédit-vendeur si vous en avez prévu. Elles peuvent faciliter le financement votre projet de reprendre une entreprise, mais elles doivent être bien détaillées.
– Déterminer qui a en charge les formalités et frais liés à la cession.
Etape 7 : L’accompagnement et la passation dans le cadre d’une reprise d’entreprise
Dans le contrat précité auront été déterminées des conditions concernant l’accompagnement, la passation de l’entreprise.
Il y a dans tous les cas une passation « comprise dans le prix », et pour les entreprises plus importantes, il pourra être convenu que l’ancien gérant reste un peu plus longtemps, à temps partiel ou sous forme de conseil, pour faciliter la transition.
Ici le cédant devra vous présenter tous les aspects de l’activité, ses clients, ses fournisseurs, ses partenaires, ses salariés etc…
Un conseil : n’hésitez pas à solliciter le cédant ! Même si vous avez déjà une entreprise dans le même secteur d’activité, même si la vôtre fonctionne mieux que celle que vous rachetez, même si vous considérez être nettement plus « compétent » que votre prédécesseur… Prenez un maximum d’informations, et utilisez la ressource (le temps d’accompagnement du cédant) pour laquelle vous avez payé ! Reprendre une entreprise, c’est « acheter » un ensemble de clients certes, mais aussi un savoir-faire, des compétences, etc. Ne négligez rien et optimisez votre passation.
Car il(elle) pourra peut-être vous donner des idées auxquelles vous n’auriez pas pensé, des approches qui vous permettront d’améliorer encore votre manière de faire, mais aussi parce que si vous essayez de changer d’un coup d’un seule toute l’organisation de l’entreprise rachetée, vous risquez de perdre des clients / salariés / fournisseurs et ainsi de ne pas optimiser votre investissement.
Reprendre une entreprise, c’est aussi reprendre une méthode, une manière de faire, une politique … vous pourrez modifier tout cela, mais, mis à part pour certains points évidemment à changer immédiatement car très néfastes à l’activité, mieux vaut y aller progressivement, pour ne pas perturber vos clients.
Nombreux sont ceux qui pensent être au-dessus du lot et qui s’empressent de diriger l’ancien gérant vers la sortie… tant pis pour eux !
Spécialistes de la cession d’entreprise, nous accompagnons et conseillons les chef(fe)s d’entreprise dans leurs projets de cession ou d’acquisition.